Adzopé : un autre cas de décès d’une femme enceinte au CHR
Deux (02) ans après le décès d’une parturiente au centre hospitalier régional (CHR) d’Adzopé, la ville enregistre un autre drame.
Dame Marina N’Da Biama, 33 ans et mère de 4 enfants qui devait mettre au monde son 5e bébé est décédée au CHR d’Adzopé le dimanche 30 juillet 2023, apprend KOACI de ses proches.
Sa grosse étant à son terme, selon les dernières échographies réalisées à Agou, une sous-préfecture d’Adzopé, dame Marina N’Da Biama laisse derrière elle quatre (04) enfants, un copain et une famille inconsolables.
Joint au téléphone, Amidou Bado, exploitant forestier, compagnon de la défunte Marina N’Da Biama explique le déroulé de cette affaire qui a plongé encore la ville d’Adzopé dans un émoi total.
Le copain de la défunte mère explique que lorsque sa compagne a commencé à avoir des douleurs au ventre, ils se sont dépêchés dans un hôpital d’Agou, où après des ordonnances et des médicaments prescrits, il leur a été recommandé d’aller au CHR d’Adzopé pour la suite.
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Le copain continue en expliquant que sur recommandation de leur sage-femme d’Agou qui les a même accompagnés, ils se sont rendus au CHR d’Adzopé pour la suite des soins.
Arrivés au CHR, le copain fait savoir que la mère de ses enfants se plaignait toujours de douleurs et préconisait qu’on lui fasse subir une césarienne.
Face à cette volonté de sa compagne, Amidou Bado relate que les sages-femmes ont estimé que ce n’était pas à eux de leur apprendre leur travail et qu’il n’y avait rien qui prouve que la dame en question avait perdu les eaux.
Amidou raconte aussi qu’aux environs de 19 heures, du samedi dernier, sa compagne mal en point, a été déplacée. Alors qu’elle était dans une chambre, les sages-femmes ont décidé de la déplacer à la chambre 14, lit numéro 01 du CHR.
Une discussion va alors s’engager entre deux groupes de sages-femmes au cours de laquelle un groupe estimait que la compagne d’Amidou Bado devait rester dans la chambre du bas pour des soins plus appropriés.
L’autre groupe va prendre le dessus et conduire la dame Marina N’Da Biama dans la chambre 14, lit numéro 01.
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Dame Marina N’Da qui se retrouvait dans la nouvelle chambre avec trois (03) autres dames, se plaignait toujours de douleurs atroces et voulaient une intervention chirurgicale, explique son copain.
L’insistance de sa copine va amener monsieur Amidou Bado à mettre la pression aux sages-femmes qui l’ont fait sortir de la salle et lui ont conseillé d’aller acheter des médicaments qu’elles avaient prescrits.
Le copain ajouté qu’à son retour des courses, il constate dans la chambre que sa copine était tombée du lit et qu’il y avait la présence de deux sages-femmes et d’un vigile qui lui ont demandé de sortir de la chambre.
Dehors, le copain fait savoir qu’il avait l’esprit troublé après des heures d’attente. C’est ainsi, poursuit-il qu’il décide de forcer l’entrée de la porte de la chambre où se trouvait sa copine.
Une fois dans la chambre, il fait l’amer constat que sa copine était morte, les yeux ouverts, du crachat dans la bouche en l’absence des 03 autres femmes qui ont été déplacées de cette chambre, précisant aussi que les sages-femmes y étaient absentes.
Amidou Badou mentionne qu’il a attendu des heures pour que les responsables du CHR viennent lui porter l’information de ce qui etait arrivé à sa femme, mais en vain.
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“Pour moi, ils allaient venir me dire, ma femme est au bloc opératoire ou me dire quelque chose, rien pendant des heures. Quand j’ai forcé les choses, je rentre dans la salle et je vois qu’on a recouvert ma femme de son pagne, ses yeux ouverts et du crachat dans sa bouche. Elle était morte et pendant ce temps, personne n’est venu me dire quelque chose. Je ressors de la chambre de ma femme, je vois les sages-femmes dehors, assises en train de causer si comme rien ne s’était passé. J’ai eu une rage indescriptible”, confie le compagnon de la défunte qui ajoute qu’après, le corps sans vie de sa copine été conduit à la morgue à son insu.
Face à cette situation déplorable, le copain explique qu’il a été entendu par des forces de l’ordre et également le directeur du CHR d’Adzopé.
Amidou Bado pointe du doigt le laxisme des sages-femmes qui ont refusé d’écouter les supplices de sa défunte copine.
Seules les enquêtes de l’inspection générale dans cette affaire pourront sans doute situer les différentes responsabilités.
Pour rappel, en mai 2021, dame Abiba Zerbo, une parturiente, avait trouvé la mort au CHR d’Adzopé après y avoir été évacuée. C’est le second cas qui se produit en deux ans.