Des militants du Front commun PPA-CI/PDCI ont été interpellés ce samedi 11 octobre 2025 à Abidjan, lors d’une marche de l’opposition dispersée par les forces de l’ordre à Cocody.

Tôt dans la matinée, les manifestants ont occupé plusieurs rues du quartier à l’appel du Front commun, coalition réunissant les deux principaux partis d’opposition ivoiriens. Les policiers, massivement déployés, ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les rassemblements.
Un appel maintenu malgré l’interdiction préfectorale
Cette marche visait à dénoncer les conditions d’organisation de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Initialement prévue le 4 octobre, elle avait été interdite par la préfecture d’Abidjan avant d’être reprogrammée pour ce samedi.
Malgré un arrêté publié la veille par le préfet Andjou Koua, interdisant « toute marche le 11 octobre », les organisateurs ont décidé de maintenir la mobilisation.
Vendredi, Habiba Touré, avocate et porte-parole du Front commun, avait confirmé la tenue de la « marche pour la démocratie, la justice et la paix », précisant que le point de départ se situerait au rond-point de l’église Saint-Jean de Cocody, avec un itinéraire passant par le boulevard Latrille jusqu’au carrefour Sococé Deux Plateaux.
Les autorités invoquent la préservation de l’ordre public
Dans son arrêté, le préfet d’Abidjan expliquait que « qu’aucune marche n’avait été déclarée » à cette date et justifiait l’interdiction par « la nécessité de maintenir l’ordre public en période de campagne électorale ».
Les autorités affirment également avoir été alertées par « des informations relayées sur les réseaux sociaux » évoquant des appels à manifester non autorisés.
Une opposition déterminée à se faire entendre
Malgré ces restrictions, le Front commun, mené par Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, a maintenu son mot d’ordre. Le regroupement entend dénoncer ce qu’il considère comme une dérive démocratique du pouvoir en place.
La campagne électorale, ouverte depuis le 10 octobre à minuit, doit s’achever le 23 octobre. Cinq candidats sont en lice, dont le président sortant Alassane Ouattara, en quête d’un quatrième mandat que l’opposition juge anticonstitutionnel.
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Un climat politique sous haute tension
L’opposition dénonce également l’exclusion de plusieurs de ses figures emblématiques, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Pascal Affi N’Guessan. Ces mises à l’écart, combinées aux arrestations répétées de militants, accentuent la frustration d’une partie de la population qui estime être privée de son droit à choisir librement ses dirigeants.
La forte présence policière observée dans les rues d’Abidjan illustre la crainte des autorités face à de nouvelles mobilisations.
Si la marche du 11 octobre a été rapidement étouffée, elle symbolise néanmoins la détermination d’une frange de l’opposition à poursuivre son combat pour la démocratie. La situation reste tendue à l’approche du scrutin présidentiel.
