Accusé d’avoir bradé des terres au Groupe Bourgi, l’ex-chef du village suspendu, parle enfin

Motobe, petite bourgade située à 16 km de la ville de Grand-Bassam et à environ une quarantaine de kilomètres d’Abidjan est en proie à des protestations de populations depuis quelques jours.
Pour savoir davantage sur la situation qui prévaut dans ce village, nous sommes allés à Motobe le samedi 21 Janvier dernier pour savoir la raison de ces manifestations des populations.
Des protestations sont devenues récurrentes dans le village de Motobe et deux clans s’opposent. En effet, d’un côté, il y a des partisans du nouveau chef Nanan Bindjo Faustin qui manifestent contre ce qu’ils qualifient de “spoliation des terres” de la communauté villageoise par le Groupe Bourgi. En fait, le groupe est accusé d’avoir signé un accord de partenariat portant sur 3000 hectares de superficie des terres de Motobe. Et en contrepartie, le nouveau chef et ses partisans disent ne rien savoir sur les avantages que gagne le village de Motobe, et rejettent l’accord signé entre leur village et le Groupe Bourgi.
De l’autre, Nanan Odje Odje Simplice, l’ancien chef du village de Motobe suspendu par le Préfet sur plainte des villageois, et ses partisans crient au mensonge et au dénigrement. Ils clament haut et fort qu’il n’en est rien de tout ce que racontent ses détracteurs quant à l’affaire Bourgi. Lui et ses proches collaborateurs, ont tenu à apporter leurs versions des faits.
En effet, si le mercure est retombé ces derniers temps à Motobe, on peut dire qu’elle est remontée à un autre niveau ce samedi 21 janvier à notre arrivée dans le village.
Une manifestation avait lieu ce jour-là. A la différence que cette fois, ce sont les partisans du chef suspendu qui sont dans les rues. Ils manifestaient pacifiquement, avec des pancartes en mains. Là-dessus, on voit bien que le Groupe Bourgi est le bienvenu à Motobe.
Ils dénoncent le mensonge et la campagne de dénigrement perpétrée par l’actuel chef et ses collaborateurs. En somme, les manifestants du jour ont décidé d’apporter une réplique à la marche du samedi 15 janvier dernier, marche au cours de laquelle, disent-ils, des accusations et des contrevérités ont été dites à leur encontre dans l’affaire Bourgi.
Affaire Bourgi : Les différentes réactions
√-Le camp proche de l’ancien chef du village, suspendu
Prenant la parole en tant que le SG du collectif des chefs de familles, Agré Jacques a tenu à planter le décor de la situation et à faire une précision :
” Avant que le chef du village intérimaire ne prenne la direction du village, il lui a été signifié publiquement que les engagements pris par le chef sortant avant le 13 Avril 2022 restent valables et exécutoires. Nous avons les documents écrits relatifs à cette décision. Et cela a été accepté de tous. Quelques temps après, on constate que le chef intérimaire prend position et se braque contre les opérateurs économiques dont le Groupe Bourgi. Contrairement à ce que racontent le chef intérimaire et ses partisans, ce sont 450 hectares et non 3000 hectares qui ont été cédés au Groupe Bourgi, même pas le dixième des superficies”
Abondant dans le même sens, Ohoukou Frédéric ex-président des jeunes de Motobe a soutenu que le Groupe Bourgi a fait les choses dans les règles de l’art :
Lire aussi : Recrutement de l’armée ivoirienne : voici les conditions à remplir
” Concernant le projet du Groupe Bourgi, c’est en 2018 lorsque Nanan Odje Simplice était encore aux affaires que le Groupe Bourgi est venu rencontrer le chef. A cette époque j’étais le président de la jeunesse de Motobe. De 2018 à 2021, le Groupe Bourgi a fait toutes les démarches administratives comme il le fallait, et je peux même dire qu’il est rentré à Motobe par la grande porte. Pour ce projet, toutes les couches sociales ont été associées aux discussions et chacun a donné son accord, je veux parler des chefs de familles, la notabilité etc, le comité du foncier. Nous avons donné notre accord parce que le projet du Groupe Bourgi est un projet de développement de Motobe. Ce projet porte sur le lotissement des terrains du village. C’est un partenariat gagnant-gagnant parce que l’opérateur a sa part, et la communauté villageoise a sa part. On est donc surpris d’entendre qu’on a remis 3000 hectares au Groupe Bourgi. Ce n’est pas vrai. La semaine dernière, les partisans du chef intérimaire ont organisé des manifestations pour dénigrer l’ancien chef et sa notabilité, et salir l’image du village. C’est pourquoi nous avons organisé à notre tour, cette manifestation pour dénoncer tout ce mensonge orchestré par les proches du chef intérimaire actuel.” a expliqué Frédéric.