Écarté de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, exhorte l’opposition à s’unir non pas derrière un candidat validé, mais pour barrer la route à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara.

Dans un entretien accordé à Le Point, il insiste sur la nécessité d’instaurer un cadre électoral « transparent et inclusif », seule garantie, selon lui, d’une véritable alternance démocratique.
Un scrutin marqué par de nombreuses exclusions
Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a retenu cinq candidatures, dont celles de Ouattara, Ahoua Don Mello et Simone Ehivet Gbagbo, et rejeté cinquante-cinq dossiers, parmi lesquels ceux de Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Affi N’Guessan.
Alors que Don Mello a invité les recalés à se ranger derrière lui et que Simone Gbagbo a appelé à l’unité pour l’alternance, Affi place la priorité ailleurs : « Peu importe vos convictions, si le processus reste verrouillé, vous ne pourrez pas défendre vos idées », a-t-il averti.
Une opposition contrainte de resserrer ses rangs
Depuis cette invalidation massive, l’ancien Premier ministre estime que les principales forces politiques – le PPA-CI de Laurent Gbagbo, le PDCI-RDA de Tidjane Thiam et le FPI – doivent resserrer leurs rangs.
Il rejette l’idée d’un boycott, jugé inapproprié : « On ne peut pas parler de boycott alors que nos candidatures n’ont même pas été validées. Nous restons dans une logique de participation, mais sans Ouattara », a-t-il précisé.
Le rôle central du PDCI-RDA
Affi N’Guessan a par ailleurs souligné le poids institutionnel du PDCI-RDA, formation historique du pays, malgré son absence à la présidentielle. « Comment légitimer une élection sans le PDCI ? » s’est-il interrogé, rappelant son influence à travers ses nombreux députés et maires.
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Un scrutin jugé « inacceptable »
Pour le président du FPI, l’exclusion des grandes forces de l’opposition illustre le caractère « inacceptable » du processus électoral en cours. « Accepter ces choix arbitraires, c’est cautionner une dictature », a-t-il dénoncé, appelant au rassemblement de toutes les forces politiques pour garantir une compétition ouverte et équitable.
