Exclusif, Rama la Slameuse: «J’ai piétiné ma dignité pour me faire connaître»
[post-views]
Rama la Slameuse, de son nom à l’état civil Rasmata Diallo assure avoir choisi de piétiner sa dignité pour se faire connaître.
Rama la Slameuse, est une artiste chanteuse Burkinabè. Elle débute sa carrière en 2008. Dans un entretien exclusif à Affairage.CI, Rasmata Diallo affirme que pour se faire connaître, elle a piétiné sa dignité, en faisant des choses qu’elle n’aurait pas faites , dans une vie normale , une vie où elle n’est pas artiste.
« J’ai débuté ma carrière le 8 février 2008 à 16h09 au Burkina Faso depuis le studio Ashame Media Production du Pasteur à Karre Yar. Tout d’abord je dirai que le Dieu de la musique m’a choisie (Ndlr: pour faire la musique), j’étais obligée de faire son œuvre. En un mot, il m’a choisie et avec le temps, je l’ai choisi, nous nous sommes choisis. J’aime ce que je fais, surtout dans mon domaine de prédilection. Ce qui me motive, c’est cet amour que j’ai pour l’art oratoire. C’est cette envie de sensibiliser, d’être l’éveil des consciences, de transmettre mon message au reste du monde. Tout a commencé en Côte d’Ivoire en 2007. Depuis la petite chambre, j’ai commencé à écrire les premiers textes en m’inspirant de la crise ethnique Ivoiriens-Burkinabé à l’époque. J’ai donc pris le bic pour la première fois en Côte d’Ivoire, et je suis rentré au studio pour la première fois en 2008, au Burkina Faso. » a-t-elle confié.
Elle a à son actif, quatre (4) albums. En 2016, elle sort son tout premier album. Elle a enregistré 2 albums en 2020 et le tout dernier en 2021.
Lire aussi Interview Exclusive, Comment L’acteur Burkinabé Général Tchoutchoubatchou a débuté
Expliquant son choix de mettre fin à sa carrière musicale en 2020, l’artiste a dit: « Effectivement en 2020, j’ai annoncé via les réseaux sociaux la démission du showbiz Burkinabé et j’ai également remis une lettre de démission à l’ancien Directeur Général du Bureau Burkinabé des droits d’Auteurs, Monsieur Walib Bara et j’ai demandé que les droits soient reversés à l’orphelinat. J’ai démissionné de la culture Burkinabé parce que mon peuple me déteste à cause de la musique. Le showbiz Burkinabè , c’est la guerre politique. Lorsque je me rends compte que des hommes politiques me combattent au profit d’une autre slameuse pendant que nous sommes toutes deux, des Burkinabè et que nous nous battons toutes pour l’intérêt supérieur de la Culture Burkinabé, moi je suis déçue de mon pays, de mon peuple. Et je ne regrette vraiment pas d’avoir démissionné de la culture Burkinabé. Je ne fais plus partie de cette culture. Je n’arrive pas à comprendre l’acharnement des hommes politiques de mon pays sur ma petite personne. Je ne peux pas coucher avec des hommes politiques pour détruire un artiste. Je suis sûre que je suis la seule qui ai donné de la visibilité à la culture Burkinabè . J’ai révolutionné le showbiz Burkinabé et je vais le teindre par mon silence et la distance». La Slameuse a expliqué que sa musique ‘’éveille des consciences “. « À travers ma voix, j’éveille des consciences. J’apporte ma pierre. De génération en génération, mes œuvres resteront à jamais gravées dans les mémoires, car par la voix, j’apporte beaucoup », a-t-elle affirmé.
Rama la Slameuse déclare qu’elle n’appartient plus à la culture Burkinabé
Elle a aussi ajouté qu’elle n’a aucun lien particulier avec les artistes Burkinabè . « dans ma nature, je suis une personne qui se méfie beaucoup, qui aime tout le monde et qui respecte tout le monde. Mais je ne permets pas qu’on me piétine. Je respecte les artistes Burkinabè , je les considère, mais l’amitié non. Je ne leur donne pas cette chance », a-t-elle répondu à la question de savoir si elle entretenait des relations amicales avec d’autres artistes Burkinabé.
S’agissant de sa phrase ‘’dans le monde de l’art, il faut choquer pour plaire “, Rama la slameuse a révélé: « Un artiste peut avoir 100 albums, des clips hauts gammes et ne pas être connu. Un artiste a besoin de se faire remarquer pour pouvoir présenter son œuvre à l’opinion publique. Un artiste a besoin de choquer pour rester à jamais, gravé dans la mémoire des mélomanes. À un moment donné, j’ai fait de Dj Arafat, mon maître. J’ai appris à ses côtés. À un moment donné, j’ai compris qu’il fallait piétiner ma dignité, mon honneur pour me faire connaître. La vie nous met souvent face à deux choix. J’ai choisi de piétiner ma dignité pour me faire connaître. Dans la musique, il faut choquer pour plaire. J’ai choisi le vacarme dans ma carrière parce que je l’ai trouvé nécessaire ».
En ce qui concerne ses approches à promouvoir sa musique, elle a précisé : « Je ne suis plus une artiste Burkinabè , il faut que je mette en place une large communication à travers les pays de la CEDEAO comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Sénégal et plein d’autres pays ».
Pour trancher son propos, l’artiste a dit: « dans la musique si tu veux rester pour toujours, il faut être une personne déterminée, résistant à toutes les flèches de la vie courante, quelqu’un qui encaisse la douleur. Merci à ma fière Côte d’Ivoire, terre d’hospitalité, de fraternité, aux fils et filles de la Côte d’Ivoire, merci. Merci à ce pays qui m’a vue naître. Je dois à la Côte d’Ivoire, 80% de ce que je suis artistiquement ».
Bon contenu. Bonsoir Monsieur Mohamed,je suis Emmanuel DJEGOU. Excusez moi, mais j’aimerais avoir un entretien avec vous à propos de quelque chose d’important. veillez me contacter via WhatsApp 0778192925