Le président camerounais Paul Biya a tenu, lors d’un meeting à Maroua, un discours marqué par la détermination et la promesse d’agir davantage pour le développement de son pays. À 92 ans, celui qui dirige le Cameroun depuis 1982 a affirmé qu’il « ne prendra aucun repos tant que des progrès significatifs n’auront pas été réalisés ».
Une déclaration forte, prononcée dans un contexte où le pays est confronté à des défis économiques et sociaux persistants, notamment le chômage des jeunes.
Plus de quarante ans de règne à la tête du Cameroun
Paul Biya est aujourd’hui l’un des plus anciens dirigeants au monde encore en exercice. Arrivé au pouvoir en novembre 1982 après la démission d’Ahmadou Ahidjo, il a traversé les décennies sans jamais lâcher les rênes du pays. Son régime, souvent qualifié d’autoritaire, a été marqué par une mainmise sur la vie politique et par des élections contestées, régulièrement accusées de manquer de transparence.
Sous son règne, le Cameroun a connu une certaine stabilité institutionnelle, mais aussi des tensions politiques, des mouvements de contestation et des accusations de répression contre l’opposition. Malgré cela, Paul Biya continue d’affirmer sa volonté de « servir le peuple camerounais jusqu’au bout ».
Un discours centré sur la jeunesse et la lutte contre le chômage
Lors de sa prise de parole à Maroua, Paul Biya a reconnu que le chômage des jeunes reste l’un des plus grands défis du pays. « Le chômage des jeunes est un fléau qui affecte beaucoup le Cameroun, mais aucun pays au monde n’en est épargné », a-t-il déclaré. Il a souligné que de nombreux efforts ont été réalisés ces dernières années pour améliorer la situation, tout en admettant que ces initiatives demeurent « insuffisantes ».
Le chef de l’État a indiqué que des équipes ont été déployées sur le terrain afin de renforcer les programmes d’insertion socio-économique et d’encourager l’auto-entrepreneuriat des jeunes. « Beaucoup a été fait, mais je peux vous assurer que le meilleur reste à venir », a-t-il insisté.
Des promesses de changement dans un climat de lassitude populaire
Paul Biya a réaffirmé son engagement à poursuivre les réformes économiques et sociales, promettant de « faire preuve de plus d’inventivité et de générosité » pour redynamiser le pays. Pourtant, cette promesse survient dans un contexte où la population exprime une certaine lassitude face à un pouvoir considéré comme vieillissant et déconnecté des réalités quotidiennes.
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Si le président se veut rassurant en annonçant des perspectives de progrès, beaucoup de Camerounais s’interrogent sur la capacité réelle du régime à transformer ces promesses en actions concrètes. Après plus de quarante ans de pouvoir, Paul Biya reste fidèle à son image : celle d’un dirigeant qui refuse de céder, convaincu que son rôle de guide du Cameroun n’est pas encore terminé.
