Amélie Wabehi : “voici ce qui me lie à Akissi Delta, Clémentine”

Amélie Wabehi est une artiste comédienne ivoirienne réputée pour son caractère de Lionne et sa colère avec son amie Clémentine Papouet.
Elle fait partie de la troupe des comédiens des Guignols d’Abidjan et de Ma famille.
Wabehi aborde dans cette interview accordée à L’Expression, plusieurs autres sujets dont l’évolution du cinéma en Côte d’Ivoire.
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Vous entamez votre carrière professionnelle en 1992 avec Les Guignols d’Abidjan, la troupe théâtrale qui vous a permis de jouer votre premier rôle dans le film ‘’Coupable tradition’’ de Nabintou Coulibaly. Un mot sur cette période ?
C’était une période où on venait à peine de se rencontrer et de prendre contact sous la houlette de Nabintou Coulibaly qui avait elle-même écrit le scénario de ‘’Coupable Tradition’’ et fait la distribution. Avec ce film, elle venait de tracer les voies de chacun de nous. Je pense que c’était une période d’apprentissage et d’orientation. Il y avait, Maïga Sédatif, Vieux Siriki et les autres qui se connaissaient déjà sur d’autres plateaux de tournage. J’étais très heureuse de côtoyer ces grandes personnes. C’était vraiment la belle époque.
On vous a surtout connue sur le petit écran en 2002 au côté de Clémentine Papouet dans la série à succès ‘’Ma famille’’. Comment s’est fait la rencontre avec la réalisatrice Akissi Delta ?
La rencontre s’est faite tout simplement. Je ne savais pas comment l’aborder. Elle était la voisine de mon grand frère. Nous avons été présentées, premièrement, par sa fille qui est ma nièce. La deuxième fois, c’était Nastou. Cette rencontre m’a permis de plus me rapprocher d’elle. Ce jour-là, on avait déjà parlé de travail, vu qu’elle me voyait dans les sketchs des Guignols et elle m’a demandé si je pouvais venir intégrer l’équipe ‘’Qui fait ça”. J’étais très contente de savoir qu’elle me tendait la perche, donc tout de suite, j’ai accepté et puis j’ai commencé à travailler depuis 1996 avec elle. Mais il faut dire aussi que chacun est venu de son côté dans la série “Ma famille”.
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Quelles sont vos relations avec Clémentine et les autres acteurs de Ma famille ?
Clémentine n’est pas uniquement ma collègue, nous sommes sœurs, originaires et Guibéroua et Soubré. Avec les autres, on se côtoie tout le temps, on s’appelle et on se fréquente. Quand on se retrouve, c’est une ambiance bon enfant et conviviale. Nous avons gardé des liens de fraternité, d’amitié et de collaboration professionnelle.
C’est quoi l’actualité de Wabehi aujourd’hui ?
Comme je l’ai dit, en ce moment, je travaille avec Delta sur un projet. Après, on verra. Amelie Wabehi va travailler sur ses propres projets, des films… J’envisage de célébrer mes 30 ans de carrière.
Aujourd’hui, les comédiens se transforment en humoristes et on assiste à une percée des web humoristes au grand dam du théâtre qui a fait les beaux du 7e art ivoirien. Quels commentaires ?
Je me dis que tout le monde doit saisir sa chance. J’encourage ces jeunes-là parce que c’est le même métier que nous pratiquons, certains par le web, d’autres par l’ancienne méthode.
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Comment voyez-vous l’avenir de la comédie, le théâtre en Côte d’Ivoire, une disparition certaine ?
Le théâtre ivoirien ne mourra jamais, le théâtre, c’est la vie, c’est la vie qu’on raconte tous les jours, notre vie quotidienne. D’ailleurs pour mes 30 ans, je vais plutôt parler de théâtre et ensuite d’humour. Cela parce qu’ailleurs, chez les Occidentaux, que ce soit la France, que je connais bien, ou les États-Unis, les comédiens de planche commencent toujours par le cinéma, ensuite, ils retournent au théâtre. Ce qui est bien, c’est que dans le théâtre, on retrouve toutes les disciplines, la musique, la danse, la gestuelle, la manière de dire un texte, de se déplacer… Si le théâtre venait à disparaître, c’est toute la scène artistique qui disparaîtrait avec lui.
Les artistes reprochent souvent au Burida de ne pas leur reverser des droits d’auteurs conséquents, êtes-vous de cet avis ?
J’ai été confronté à cette situation et ça continue d’ailleurs. Je pense que concernant les comédiens, il y a un problème de répartition. Au Burida, ils tâtonnent un peu sur la manière de faire cette répartition entre les droits voisins et les droits d’auteurs, de musiciens. Je souhaite vivement que les droits voisins soient détachés des droits d’auteurs, des artistes, musiciens ou alors, ils doivent faire une bonne répartition pour que tout le monde soit satisfait. J’ai vu au Burkina Faso des artistes aller avec des sachets noirs pour encaisser leurs droits qu’ils ont perçus pour la première fois. Ils étaient très heureux.
Quel est votre avis sur l’évolution du cinéma ?
Il y a aujourd’hui un essor au niveau de la production cinématographique et moi, je pense que c’est dans le bon sens maintenant en Côte d’Ivoire. Je souhaite vraiment qu’il y ait plus de mécènes et plus de possibilités de financement des productions ivoiriennes. Le cinéma est un grand métier. Il faut mettre les choses en place pour que ceux qui pratiquent ce métier puissent recevoir un coup de pouce pour que cela soit une activité à part entière et qu’on ne se voit pas en train de quémander quoi que ce soit. Le cinéma coûte cher, il faut que le ministère de tutelle s’investisse davantage.
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